Malaga, 15 août 2025. Une rencontre internationale sur la situation de l’enfance dans les zones de conflit a été organisée par l’ONG Altamirano, réunissant des universitaires et des experts de la question.
Lors de cette rencontre, ont été analysées en profondeur :
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les lois de protection de l’enfance en Espagne et au Maroc,
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la situation des mineurs en Ibéro-Amérique,
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les droits des enfants du point de vue de l’humanisme,
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la situation actuelle de l’enfance dans le Sahel, en particulier celle des filles,
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ainsi que l’utilisation d’enfants dans les conflits armés dans les camps de Tindouf (Algérie).
La rencontre a été modérée par Pedro Ignacio Altamirano, président de l’ONG organisatrice.
Interventions principales
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Francisco Granados, avocat au Barreau de Malaga, a souligné les violations graves et répétées des lois espagnoles sur la protection des mineurs, notamment lors des expulsions de logements. Il a proposé de porter plainte devant l’Audience nationale espagnole concernant la situation des enfants dans les camps de Tindouf. Il a également suggéré de confier temporairement aux services sociaux les enfants arrivés en Espagne dans le cadre du programme Vacaciones en Paz, en attendant une décision judiciaire, en raison de la violation de la Convention internationale des droits de l’enfant.
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Hamid Aboulas, professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Tétouan (Maroc), a exposé les avancées législatives importantes du Maroc en matière de protection de l’enfance, qui cherchent à s’aligner sur les standards internationaux. Il a accepté de collaborer à une future rencontre académique sur l’évolution constitutionnelle du pays depuis 2011, sous l’impulsion du roi Mohammed VI.
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Le sociologue mexicain Pedro Díaz de la Vega a décrit en détail la situation dramatique des enfants migrants en Ibéro-Amérique, en particulier vers la frontière des États-Unis. Il a évoqué l’esclavage, la traite et l’exploitation sexuelle dont sont victimes les enfants, notamment les filles, et a proposé la tenue d’un futur sommet dédié exclusivement à cette problématique.
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El Kodadi Mohammed, coordinateur général de l’Ambassade Humaniste, a alerté sur les séquelles psychologiques profondes des enfants soldats ou victimes d’esclavage sexuel, souvent irréversibles. Il a proposé la création d’un observatoire permanent pour surveiller la situation des enfants dans les camps de Tindouf.
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Daniel Lucas, de l’ONG Aide au Développement au Sahel (ADS), basée en France, a parlé de la crise humanitaire dans le Sahel, où près de trois millions de personnes fuient la violence. Il a mis en lumière les mariages forcés de jeunes filles cherchant une protection minimale.
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Abdelouahab Gain, président d’Africa Watch, a clôturé la rencontre en dénonçant la violation par l’État algérien de ses obligations internationales vis-à-vis des enfants vivant dans les camps de Tindouf. Il a appelé à poursuivre les dénonciations auprès de la société civile et des instances internationales.
Principaux accords issus de la rencontre :
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Dépôt d’une plainte auprès de l’Audience nationale espagnole concernant l’utilisation d’enfants à des fins militaires dans les camps de Tindouf et leur utilisation en Espagne comme propagande par le biais du programme Vacaciones en Paz.
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Accord pour organiser une rencontre internationale approfondie sur la situation de l’enfance en Ibéro-Amérique.
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Accord pour étudier la création d’un observatoire permanent dédié à la surveillance de la situation de l’enfance dans les camps de réfugiés.